Amnesty International : le Sénégal pointé du doigt sur les droits des LGBT et la liberté d’expression

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Amnesty International a publié, ce mercredi son rapport 2020. Le document aborde plusieurs sujets notamment les violentes manifestations que le Sénégal a connues au cours du mois de mars dernier, la liberté d’expression, les conditions de détention dans les prisons, sur les droits des homosexuels.

En janvier, un homme est décédé en garde à vue dans la ville de Fatick après avoir été, semble-t-il, battu par la police. Les conclusions de son autopsie, selon lesquelles il serait mort de « causes naturelles », ont suscité de violentes manifestations. Les autorités ont alors ouvert une enquête sur les trois policiers soupçonnés d’être responsables de ce décès. En mai, les gendarmes ont utilisé du gaz lacrymogène lors d’une conférence de presse tenue par des jeunes de Cap Skirring pour dénoncer le manque d’eau potable dans leur ville. Au moins deux participants, un homme et une femme, ont été grièvement blessés. En juin, quatre personnes qui manifestaient contre la démolition en 2013 de leurs logements, situés à Gadaye dans la banlieue de Dakar, la capitale, ont été blessées lorsque la police a dispersé leur rassemblement avec violence.

En juin, la police a arrêté Assane Diouf après qu’il eut critiqué le gouvernement dans une discussion vidéo en direct. Cet homme était toujours en détention à la fin de l’année pour les charges d’outrage à agent, d’appel à un attroupement armé et d’injures publiques à travers le net.

En août, des membres de Dahiratoul Moustarchidine wal Moustarchidati ont mis à sac les locaux du journal Les Échos après la publication d’un article avançant que le chef de cette organisation religieuse avait contracté le COVID-19. Six suspects ont été arrêtés.

En septembre, Adja Ndiaye, une journaliste de Dakaractu, a été agressée verbalement et physiquement par des policiers à Dakar, alors qu’elle effectuait un reportage. Elle a été blessée au cou et au dos, et sa caméra a été endommagée.

Les centres de détention étaient surpeuplés et le coronavirus n’a fait qu’aggraver les risques sanitaires pour les personnes incarcérées. En octobre, 10 804 personnes étaient emprisonnées au Sénégal, dont 5 052 en détention provisoire. Entre mars et septembre, les autorités ont libéré 3 731 détenu·e·s dans le cadre de la lutte contre la pandémie de COVID-19.

Deux détenus sont morts de cette maladie à la prison de Thiès, ce qui a déclenché des grèves de la faim parmi la population carcérale. Les grévistes réclamaient des tests à grande échelle. Au moins six personnes sont décédées, apparemment en raison de mauvaises conditions de détention, alors qu’elles se trouvaient en garde à vue ou qu’elles étaient détenues dans les prisons de Thiès et de Diourbel.

Des militantes LGBTI ont fait l’objet de campagnes de diffamation et de menaces de mort. Aux termes du Code pénal, les relations sexuelles entre personnes du même sexe étaient passibles d’une peine maximale de cinq ans d’emprisonnement. En octobre, 25 hommes et adolescents ont été arrêtés lors d’une fête privée à Dakar. Inculpés d’« actes contre nature », ils ont été placés en détention. Le 6 novembre, un tribunal de Dakar a condamné deux des adultes à six mois d’emprisonnement et cinq autres à trois mois. Les autres intéressés, y compris tous les mineurs, ont été libérés sans inculpation.

rewmi

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