Le plan du pouvoir a l’encontre de la Sentv et de Zik Fm avant 2024: Le ‘tibb de tank’ de Bougane va lui coûter cher

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Bougane Gueye est de plus en plus au-devant de la scène. Ceci, non seulement parce que le leader du mouvement Gueum Sa Bopp fait une percée politique remarquable. Son groupe de presse est depuis quelque temps objet de  fermeture, mise en demeure et tout récemment, de redressements fiscaux par la DGID. Pis, Bougane Guèye Dany a tout récemment été sommé de retirer ses affiches pour «Viol» de la loi sur la publicité.Faits que l’opposant explique par un «acharnement purement politique» qui reflète une «volonté flagrante» d’anéantir le Groupe D. média avant l’élection de 2024. Retour sur quelques faits portant préjudice à l’homme d’affaires.

Initiateur de l’opération «Tibbu Tanku», Bougane Guèye Dany s’est mis sur les pas du Président Macky Sall, après sa «tournée économique» pour dit-il «faire voir la réalité aux populations». Dans la zone du Walo, le président du mouvement Gueum sa Bopp s’est fixé comme objectif de dévoiler «toutes les faussetés relatives au domaine agricoles communautaires (Dac)» et autres manquements «déguisés» du régime actuel.  Il est qualifié par certains analystes politiques comme «le seul opposant qui a eu l’audace de faire le tour du Sénégal» à la rencontre des populations à la base. Entre les «recrutements fictifs», les «abris provisoires et dérisoires» constatés dans certaines localités du Sénégal, «le chômage endémique des jeunes», la gestion de la pandémie «les marchés de gré à gré» ou encore la question de l’émigration des jeunes, Bougane Gueye n’a raté ou ne rate plus aucune occasion pour dénoncer la gestion actuelle du pays». Un courage et une ambition politiques qui, estime-t-il, ne plairait pas au pouvoir actuel.

Invité récemment sur le plateau de la 7Tv par la journaliste Maïmouna Ndour Faye, le leader de Gueum Sa Bopp, a dénoncé«un acharnement purement politique» du régime contre lui. Ce qui d’après lui, explique les nombreux préjudices qu’expérimentent actuellement son groupe et même son mouvement. «Après Karim, Khalifa et Sonko, je peux être la prochaine victime de Macky» appréhendait-il à l’occasion de la visite rendue à Ousmane Sonko après sa libération.

 Blocage des comptes bancaires de la SenTv :«un inspecteur des impôts à la solde de Macky Sall»

Dans un communiqué sorti le 04 septembre dernier, l’administration du Groupe Dmedia informe que tous les comptes bancaires la SEN TV ont été bloqués par les impôts, « par le biais d’un ATD N° 0058 ». Une initiative qui, selon le Groupe de Bougane, « est le fruit d’un acharnement purement politique d’inspecteurs des impôts et domaines du Centre des Moyennes entreprises (CME) ». Ainsi « l’administration fiscale est utilisée par le régime de Macky Sall pour bâillonner le Groupe DMEDIA qui n’a de tort que d’avoir une ligne rédactionnelle qui n’est pas du goût des tenants du pouvoir ». Les collaborateurs de Bougane Guèye de poursuivre : «Aujourd’hui les impôts réclament près de deux milliards de nos francs à la chaîne de télévision du Groupe D. media alors que toutes les entreprises de presse ont bénéficiés d’une remise gracieuse durant cette même période. Malgré cette amnistie, des inspecteurs des impôts partisans dans leur démarche nous ont adressés une taxation d’office dont eux seuls détiennent les critères. Cette énième tentative a pour but d’asphyxier le Groupe D. media. Nous prenons l’opinion sénégalaise et la diaspora à témoin ».

 DGID : «l’institution fiscale ne parle que sur les principes»

Pour sa part, la direction des impôts et des domaines a tenu un tout autre discours, plutôt axé, dit-elle, sur les principes. En effet, loin des considérations soulevées dans le communiqué du groupe de presse D-Media, la direction des impôts et des domaines, par la voix de son chef de service qualité et chargé de la communication, rappelle d’abord que c’est l’aboutissement d’un long processus administratif. D’après eux, le groupe D-Media a fait l’objet d’un ATD (Avis à Tiers Détenteur) qui est prévu par le droit OHADA et qui est un moyen de recouvrement forcé. «C’est à dire que quand on épuise avec un contribuable qui doit à l’Etat par exemple une dette, les procédures à l’amiable, la loi permet en ce moment d’intervenir à travers un moyen forcé. Et parmi ces moyens, l’Avis à Tiers Détenteur ou encore l’inscription hypothécaire, la saisie par voie de huissiers entre autres», a expliqué la direction.En d’autres termes, «si le contribuable refuse de s’exécuter, ces moyens précédemment cités et qui suivent la voie amiable, peuvent être entreprises.C’est à ce stade que les institutions bancaires peuvent être saisies pour leur signifier que le contribuable X à une dette envers le trésor. C’est ainsi à ce moment, que le montant qui doit revenir à l’État devra être gelé pour ensuite le restituer  au contribuable». Ainsi, «l’ATD est l’aboutissement d’un long processus, la finalité d’une action en amont».Toutefois, le chef de service communication et qualité à la direction générale des impôts et domaines, rappelle que l’institution fiscale ne parle que sur les principes. Donc, loin des affirmations politiques relevées au niveau du communiqué sorti par la direction de D-Media.La procédure du groupe de presse est bien en cours.

 

«Macky Sall n’en est pas à son premier coup d’essai…»

Cependant, les membres du conseil d’administration du groupe D-media ont souligné que le régime de Macky Sall n’en est pas à son premier coup d’essai. Ils rappellent alors qu’ « En début 2020, le CNRA a coupé le signal de la Sen Tv pour des raisons fallacieuses liées à la publicité sur le « Xessal ». En octobre dernier, l’ARTP avait menacé de couper le signal de la SEN TV pour des redevances de près de 2 milliards. En mars 2021 avec les manifestations notées sur toute l’étendue du territoire, le CNRA avait coupé le signal de la SEN TV pour faire plaisir à sa majesté».

Par ailleurs, en septembre 2018, à quelques mois de la présidentielle de 2019, la chaîne de télévision Sen TV et la radio Zik FM ont fait l’objet d’une mise en demeure pour «propagandes politiques partisanes» en faveur de leur promoteur candidat à l’élection. Le CNRA expliquait à l’époque que le matraquage médiatique autour de la collecte des «signatures pour le parrainage des candidats à l’élection présidentielle de février 2019 installe une situation de rupture d’égalité des postulants dans certains médias». Le régulateur mettait alors en évidence dans sa décision, la violation des principes d’égal accès aux moyens de diffusion audiovisuels, celui du traitement équilibré de l’information et de l’impartialité.Sen TV et Zik Fm sont ainsi tenus de ne plus diffuser le spot publicitaire appelant à parrainer le promoteur du groupe.

«Le CNRA avait mis en demeure, le 4 septembre 2018, ZIK FM et SEN TV de :

ne plus diffuser le spot publicitaire appelant à parrainer le promoteur du groupe ;mettre un terme à l’utilisation du groupe pour la propagande ou la collecte des parrainages en faveur de son promoteur ;mettre un terme au détournement de fonction et d’objectif noté depuis ….Le non-respect de cet avertissement expose la ZIK FM et la SEN TV aux sanctions prévues à l’article 26 de la loi 2006 -04 du 4 janvier 2006 portant création du CNRA» disait le communiqué du CNRA» écrivait le Cnra.

 

 

«Le CNRA, un organe qui brille par son manque d’indépendance vis-à-vis du pouvoir»

 

Les syndicats de la presse n’ont pas manqué de s’attaquer à la position du Cnra, un« organe de régulation devenu un outil de censure parfaitement arbitraire, » selon le secrétaire général du Synpics. Pour Bamba Kassé « Le CNRA est devenu un problème. Il n’est plus en mesure d’assurer la régulation des médias ». Il déplore la décision du régulateur de couper le signal de chaînes de télévision publiques lors des émeutes ayant secoué le Sénégal en mars. « Nous pensons que c’est une décision inéquitable, qui pose la question de la légitimité du CNRA. Nous estimons que le CNRA est devenu obsolète. Nous réclamons un organe de régulation transparent, doté de moyens et faisant son travail sans parti pris », a-t-il développé. Pis, leprésident du Comité des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (Cdes) trouve que « Le CNRA est un organe domestiqué par l’État, et la nouvelle loi le rend obsolète». D’après le journaliste « Aujourd’hui, la régulation de l’audiovisuel au Sénégal pose problème. Dans un État de droit, il est important que l’organe de régulation soit à équidistance des médias et de l’État».Mamoudou Ibra Kane trouve même que le CNRA brille par son manque d’indépendance vis-à-vis du pouvoir politique.

Prenant en compte ces faits, les membres du conseil d’administration du groupe D-media estiment que «cette nouvelle tentative de déstabilisation du groupe D-media ne passera pas. Il est important de signaler que l’engagement citoyen du propriétaire du Groupe Bougane Gueye, ne saurait être un prétexte pour asphyxier une entreprise de groupe de presse qui emploie des centaines de chefs de famille sénégalais. Le Groupe D-media usera de tous les moyens légaux et réglementaires pour défendre son outil de travail qui est au service de la démocratie et de l’intérêt supérieur de la nation Sénégalaise» ont-ils martelé.

 Inscription sur les listes électorales : Bougane sommé de retirer ses affiches pour «Viol» de la loi sur la publicité

Après avoir disséminé dans Dakar 200 affiches publicitaires comportant son image et le nom de son parti pour appeler les Sénégalais à s’inscrire sur les listes électorales, Bougane Gueye est convoqué le 23 aout dernier au commissariat central de Dakar. «Il m’a été donné de constater que vous avez procédé, dans le département de Dakar, à un affichage comportant des messages politiques. Je rappelle que cette initiative constitue une violation de la loi n° 83-20 du 28 janvier 1983 relative à la publicité au Sénégal. En outre, les affiches concernées sont de nature à créer des troubles à l’ordre public, à travers des actes de vandalisme», écrit le préfet de Dakar. Mor Talla Tine invite par conséquent Bougane Guèye Dany à «retirer les affiches incriminées dans un délai de 24 heures, à compter de la réception de la présente». A défaut, prévient-il, «l’Adminis­tration se réserve le droit de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de procéder, à vos frais, à leur retrait».Un rappel à l’ordre qui étonne le leader du mouvement «Gueum sa bopp». «Le ministre de l’In­térieur Antoine Diome, à travers ses services, décrète que les affiches pour inciter les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales peuvent créer des troubles à l’ordre public à travers des actes de vandalisme. Sans commentaire», a réagi l’opposant au régime de Macky Sall sur sa page Facebook, précisant qu’il lui « restait la télévision et la radio » pour inciter les citoyens à s’inscrire sur les listes électorales jusqu’à la clôture c’est-à-dire, le 14 septembre dernier.

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