Mass Mbengue, l’histoire secrète d’un « dealer »

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Âgé de 25 ans, Massoukha Mbengue dit Mass a un avenir sombre. Arrêté dans cette affaire de drogue dite Fatou Kiné Ndiaye, Gp alpaguée au Maroc, le jeune adepte de la belle a été perdu par son goût du luxe. 

Vaillant perturbateur, il parvient toujours à tirer son épingle du jeu, quelle que soit la complexité des situations. Et quand l’affaire de viols répétés et menaces de mort entre l’homme politique Ousmane Sonko et la masseuse Adji Sarr occupait l’actualité, son histoire avec la Gp Fatou Kiné Ndiaye inondait les réseaux sociaux. D’ailleurs, c’est à travers ces publications intempestives que Massoukha Mbengue dit Mass s’est su être dans la mire des autorités diplomatiques sénégalaises et de la Police marocaine. En cavale, il sera alpagué à Agadir, mercredi 24 mars dernier, pour trafic international de drogue. Anonyme, Massoukha Mbengue ne veut jamais passer inaperçu. Adepte du bling-bling et du clinquant, s’organisant toujours pour attirer l’attention, il s’est créé, dans un narcissisme tapageur, le monde glamour de ses rêves de grandeur. Mais, il n’avait pas compris que Fatou Kiné Ndiaye était un redoutable adversaire.

Né à Thiès en 1996, en détention, depuis mercredi dernier, dans les geôles chérifiennes, dans l’enquête sur cette histoire de drogue impliquant l’étudiante en Gestion-management dans un institut à Rabat (Maroc), Massoukha Mbengue a toujours vécu aux crochets de son pater, D. Mbengue, riche homme d’affaires, conservateur et très à cheval sur l’éducation et les valeurs morales. Toujours soumis aux règles de la bienséance sociale, le jeune «jet-setteur» a suivi le circuit scolaire jusqu’en Terminale. «Nous avons été ensemble au Lycée technique de Thiès (de la Seconde à la Terminale). Massoukha Mbengue a été un élève moyen qui a toujours aimé la belle vie, plus que ses études», souffle un des rares compagnons de Mass qui a accepté de témoigner. Un épicurisme qui est probablement la cause de ses deux échecs au Baccalauréat. Et aussi la raison qui l’a poussé à trouver d’autres occupations.

Massoukha (25 ans) n’imaginait guère passer sa vie au Sénégal. Il lui fallait découvrir d’autres horizons. Et le Maroc n’a jamais été une option. Bon vivant, le jeune premier y a atterri un matin du 22 septembre 2020. Des sources de L’Observateur établies dans son quartier, Petit Thialy à Thiès, sont formelles : «Massoukha Mbengue s’est rendu au Maroc après avoir réussi un coup frauduleux de 7 millions FCfa. Il a fait main basse sur l’argent d’un de ses parents. D’ailleurs, son père n’a jamais été informé de ce voyage», confie une connaissance de la famille, confirmée  par le jeune «trafiquant» au cours d’une discussion avec sa «petite amie». (Voir par    ailleurs). «A part toi (la copine) et ma mère, je n’ai de compte à rendre à personne», lui disait Massoukha. Il devra ajouter à cette liste restreinte, la Justice marocaine. De sources dignes de foi, Mbengue-père souffrirait des frasques de son fils. D’ailleurs, l’homme d’affaires n’a pas voulu répondre aux sollicitations de L’Observateur. «Je n’ai pas la tête à ça, très sincèrement», souffle-t-il correctement au bout du fil, hier dimanche.

Arrivé au Maroc, Mass s’installe auprès de ses amis à Rabat Salé où il s’encanaille dans une royale vie de pacha. Subjuguant les Sénégalais de cette localité marocaine qui ne lui connaissent pas d’activité professionnelle lui permettant de vivre à ce train. «Massoukha menait la belle vie, mais il ne travaillait pas. Personne ne lui connaît un quelconque boulot. Il a certes eu une pige dans un centre d’appel, au début de son séjour au Maroc, mais y a long feu», souffle un proche du jeune présumé trafiquant de drogue, établi à Casablanca. Pourtant, le jeune Mass a toujours vécu dans le luxe, croquant la vie en pleines dents, logeant souvent dans des hôtels 5 étoiles, louant appartements et voitures de luxe et s’habillant beau et haut de gamme. Et quand son nom est apparu dans cette affaire de drogue, les gens ont vite fait le rapprochement.
Fuyant la Justice marocaine, après l’arrestation de Fatou Kiné Ndiaye à l’Aéroport Mouhamed V de Casablanca, Moussakha est allé à Casablanca, puis à Agadir où il a demandé à être hébergé par un marchand ambulant sénégalais à qui il a juste dit avoir des problèmes. Ce dernier l’a ainsi hébergé pendant 4 jours sans savoir qu’il était recherché. Mais avec les réseaux sociaux et les multiples publications, il a vite su à qui il avait affaire. «Quand j’ai su qu’il est impliqué dans cette affaire de drogue, je lui ai demandé de plier bagages. Et par la suite, je l’ai dénoncé pour éviter les problèmes», a retracé le marchand ambulant. L’option de Massoukha  était de se rendre à Dakhla (île au sud du Maroc, perdue entre les eaux de l’Atlantique et les sables du Sahara) pour rallier l’Espagne et échapper à ses responsabilités pénales. Seulement, le marchand ambulant avait alerté les autorités consulaires qui, à leur tour, avaient actionné la Police marocaine qui a procédé à l’arrestation du présumé jeune «dealer» sénégalais.

MASSOUKHA MBENGUE : «Je n’ai de compte à rendre à personne»

Dans un audio rendu public, dans lequel il discutait avec sa copine, Massoukha Mbengue explique un peu ce problème, à demi-mots. D’abord, il dit qu’il n’a aucun problème avec les Marocains, qu’il ne s’agissait pas de drogue mais aussi laissé qu’il n’avait de compte à rendre à personne : «J’avais mis de l’argent de côté pour trouver un passeport et sortir (du Maroc). Je n’ai pas de problème avec les Marocains, mais avec les Sénégalais qui sont jaloux. La meuf (Fatou Kiné, Ndlr) est plus facile à sauver dans cette affaire que moi. Elle est soutenue par le Consulat. Ils ont compris qu’elle n’a rien fait et que c’est moi qui lui ai donné la came. Le jugement a été renvoyé deux fois, ce qui signifie qu’ils n’ont rien de solide contre elle. Elle va être libérée ou on lui fera payer une amende. Ils parlent de drogue, mais c’est faux, c’est du Haschich, pas de la drogue. Quand on parle de drogue, c’est plutôt de la cocaïne ou de l’héroïne. Le Haschich n’est pas de la drogue ici au Maroc, c’est juste de l’herbe. Au Sénégal, tout ce qu’ils racontent est mensonge. Je n’ai de compte à rendre à personne, à part toi (sa copine) et ma mère que j’appelle vite fait. Même si on ne peut pas empêcher les gens de parler. Naby (l’un de ses amis avec qui il partage un appartement à Rabat) a eu la trouille. Il n’a pas à avoir peur. Dans cette affaire, c’est moi qui suis visé et non lui. Il n’a rien fait.»

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