Ousmane Sonko jure sur le coran, le défi d’Adji Sarr déjà relevé il y a 10 jours (Vidéo)

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Depuis le 3 février 2021, une accusation de viol sous la menace d’une arme, plane sur la tête de l’homme politique sénégalais Ousmane Sonko. Pour sa défense, le député ayant désormais perdu son immunité parlementaire, dénonce un « complot politique ourdi par le président de la république Macky Sall ».

Cette accusation entrerait donc dans le cadre d’un manège monté de toute pièce, dans l’unique but de l’écarter de la course lors des élections présidentielles de 2024.

Les partisans de Sonko et une bonne partie de la société civile croient à la théorie du complot. Cette affaire a par ailleurs donné suite à une vague effrayante de manifestations et de soulèvements qui a mis le Sénégal à feu et à sang au début du mois de Mars. Si un climat de paix semblait s’être instauré dans le pays avec le relâchement d’Ousmane Sonko, la stabilité semble être encore menacée. La plaignante, Adji Sarr, ne lâche pas l’affaire. Apparue dans la soirée du mercredi 17 février sur plusieurs chaînes de télévisions privées, elle réitère ses accusations envers Sonko. Les prolongations semblent être donc évidentes pour ce match dans lequel les protagonistes se montrent prêts à aller jusqu’au bout.

Sonko reconnaît les faits à moitié

L’accusatrice répond au nom de dame Adji Sarr, une jeune femme âgée de 20 ans, employée dans un salon de massage de la capitale dénommé Sweet Beauty. Dans sa plainte, celle-ci accuse Ousmane Sonko d’avoir « exigé des faveurs sexuelles sous la menace », et ce, à plusieurs reprises, à la fin des séances de massage dont il bénéficiait dans l’institut.

Adji Sarr précise par ailleurs, que Sonko aurait utilisé « deux armes » comme moyen de pression afin d’obtenir gain de cause. Face aux accusations portées contre sa personne, le député n’est pas resté dans le silence très longtemps. Il a tout de suite convoqué une conférence de presse afin de rendre publique sa version des faits. Celui-ci reconnaît qu’il était un client du salon Sweet Beauty dans lequel il se rendait pour bénéficier de massages thérapeutiques afin de soulager ses douleurs cervicales. Il nie donc toute agression sexuelle envers la personne de Dame Adji Sarr et crie plutôt au complot.

« J’accuse explicitement Macky Sall », avait-t-il dit lors de sa conférence de presse. Pour lui, cette accusation n’est que la résultante d’un « complot odieux et minable ». Il a par ailleurs ajouté qu’il s’agit uniquement d’une « lâche cabale politique » qui aurait été organisée par l’actuel chef de l’Etat du Sénégal. L’opposant farouche, apparemment convaincu de cette théorie complotiste affirme d’ailleurs qu’il a en sa position des « preuves » démontant que cette affaire de viol n’est qu’une ruse.

D’après les propos recueillis par la gendarmerie en charge de l’enquête, Ousmane Sonko faisait partie des clients du salon dans lequel Adji Sarr était employée. Celui-ci avoue par ailleurs qu’il a bien mis pied dans le salon, le supposé jour des faits mais qu’il n’y a jamais commis un viol. Et il n’est pas le seul à croire à sa vérité. En effet, après cette accusation, Ousmane Sonko a reçu une grosse vague de soutiens aussi bien de la part de ses partisans que d’activistes de la société civile.

Sonko perd son immunité politique

Après son accusation, le député a été prié de déférer à la convocation qui lui a été envoyée par la gendarmerie. Ce à quoi il s’est opposé en brandissant son immunité parlementaire. Face à ce refus, le juge d’instruction s’est saisi de l’assemblée nationale afin que la levée parlementaire du député soit levée. Après un vote, l’hémicycle composé essentiellement de membres de la mouvance politique a voté à la majorité pour la levée de l’immunité parlementaire de Sonko.

Le 3 mars 2021, le leader du parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité se rend finalement à la convocation du juge d’instruction. Mais alors qu’il était en cours de route, il fut arrêté par les forces de l’ordre pour des raisons de « trouble à l’ordre public ». Celui-ci aurait en effet manqué de suivre l’itinéraire qui lui a été imposé par le préfet de Dakar, à en croire ses partisans.

L’opposant a donc choisi son propre itinéraire sur lequel ses partisans s’étaient rassemblés pour lui apporter son soutien. Cet attroupement sur la voie publique a été perçu comme étant une menace de trouble à l’ordre public impliquant ainsi la mise en état d’arrestation de Sonko.

Cette arrestation de la principale figure politique du Sénégal a marqué le début de ce qui va être un chaos politique et des manifestations d’une violence rare.

Vives tensions et scènes de violences extrêmes

La mise en garde à vue de M. Sonko le 3 mars 2021 a suscité une furie inouïe au Sénégal. La tension était palpable. Entre les scènes de violence et les pillages, le Sénégal était plongé dans un climat de terreur auquel la population n’avait encore jamais été habituée. Les partisans de Sonko et les défenseurs de la démocratie ont exigé son relâchement ainsi que celui de tous les « otages politiques ».

Le hashtag freesenegal était en Trending Topic sur Twitter. Les rues étaient bondées de manifestants en colère. Des édifices publics ont été saccagés et incendiés. Les postes de police et gendarmerie y sont aussi passés. De nombreux commerces locaux mais surtout des enseignes françaises telles qu’Auchan, Total, etc., ont été pillées avant d’être brûlées. Entre militants pro-pouvoir et militants pro-opposition, c’était la guerre. 13 morts ont été recensés suite à ces violentes manifestations ainsi qu’une centaine de blessés.

Après plusieurs jours de manifestations, Ousmane Sonko a finalement été remis en liberté le 8 mars 2021 et placé sous contrôle judiciaire. Quelques heures après sa libération, il fit une conférence de presse qui a tout de suite été suivie d’un message à la nation du président Macky Sall qui a tenu à s’exprimer après être resté dans un long silence.

Durant son discours, il a entre autres appelé au calme et demandé de laisser la justice faire son travail. Le couvre-feu décrété, en raison du Covid-19 depuis janvier 2021, est aussi passé de 00h à 5h00 du matin au lieu de 21h00 à 5h00.

Si la remise en liberté du fondateur du PASTEF et l’allègement du couvre-feu ont permis de calmer les contestations violentes déclenchées depuis le 3 mars 2021, le match Sonko vs Adji Sarr quant à lui est loin d’être terminé.

Adji Sarr réitère ses accusations contre Sonko

La masseuse la plus célèbre du pays n’en a visiblement pas terminé avec Ousmane Sonko. Elle est sortie de son silence via une sortie médiatique opérée dans la soirée du 17 mars 2021. Adji Sarr affirme que sa plainte envers Sonko n’a rien avoir avec une manigance visant à l’écarter des élections présidentielles de 2024.

Adji Sarr défie Sonko, pouvait-on lire dans les médias« Si Sonko jure sur le saint Coran qu’il n’y a jamais eu rien entre lui et moi, je retire ma plainte et j’assume les conséquences », avait confié la masseuse de Sweet Beauty à la presse.

La demoiselle d’une vingtaine d’années n’a pas non plus manqué de revenir sur les scènes de son supposé viol. « Il m’a étranglée avant de me forcer à coucher avec lui (…) J’ai refusé mais il m’a dit qu’il ne pouvait pas me résister et que je lui donnais envie. (…) Il m’a aussi dit que lorsqu’il sort sans ses gardes du corps, il est armé. (…) que si je refuse lui il est armé. Je ne me rappelle même pas combien de fois il m’a violée ».

L’accusatrice évoque un nouveau témoin et une grossesse avortée

Lors de sa sortie médiatique, Adji Sarr révèle qu’elle a contracté une grossesse après les viols répétitifs qu’elle a subis. Elle ajoute par ailleurs que sa patronne Khady Ndiaye, la propriétaire du salon « en savait quelque chose ». « C’est bien elle qui m’a proposée d’avorter après qu’elle m’ait demandée le nom de l’auteur de la grossesse. C’est lorsque je lui ai dit que c’est Ousmane Sonko qui en est à l’origine qu’elle m’a recommandée l’avortement ».

Adji Sarr a profité de son interview pour présenter des excuses au peuple sénégalais en raison des manifestations et excès de violence auxquels sa plainte a donné suite : « Je suis désolée pour ce qui s’est passé ces derniers jours dans ce pays.(…)  Si je le savais, je n’allais pas porter plainte (…) J’ai vu que les choses ont pris d’autres tournures. Je demande pardon aux Sénégalais pour les morts » .

Sonko serait-il coupable ou innocent dans cette affaire ? A cette question, seule la justice pourra répondre en se basant sur des faits concrets.

Sur la toile, bon nombre de personnes soutiennent que les déclarations d’Adji Sarr ne sont que tissus de mensonges et qu’il y aurait eu beaucoup de contre-vérités dans ses propos.

SUNUBUZZ

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