Santé: Voici les médicaments à éviter pendant la grossesse

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Seules trois femmes sur dix se disent tout à fait informées des risques liés à la prise de médicaments pendant la grossesse (sondage de l’institut Viavoice réalisé entre novembre 2019 et novembre 2020). Dans la pratique, 36 % des femmes enceintes de leur premier enfant ont pris un médicament de leur propre initiative, un chiffre qui grimpe à 48 % chez les femmes enceintes dont ce n’est pas la première grossesse.

Or la grossesse est difficilement compatible avec la prise de médicaments. Certains, même parmi les plus courants, comme les antidouleur ou anti-nauséeux, peuvent avoir des répercussions immédiates ou futures sur la santé de l’enfant à naître (risques de malformations, de retard de croissance, de troubles de l’attention, etc). Il est toutefois des situations où les médicaments sont indispensables. Comment s’y retrouver ?

Grossesse et médicaments : quels sont les risques ?

Les risques liés aux médicaments varient selon le stade de la grossesse. On distingue :

 

  • Les effets malformatifs, qui se traduisent par la survenue de malformations chez l’embryon lors de son développement (anomalie du cœur, bec de lièvre, défaut de formation des membres, etc). Ils sont principalement liés aux expositions en début de grossesse (premier trimestre). À noter : en dehors de toute prise de médicament, le risque de donner naissance à un bébé atteint de malformation grave est de 2 à 3 %.
  • Les effets fœtotoxiques, qui ont un retentissement sur la croissance ou la maturation des organes (faible poids à la naissance, atteintes rénales, etc). Le risque est maximal à partir du deuxième trimestre de la grossesse.
  • Les effets néonataux, le plus souvent liés à des expositions survenues en fin de grossesse ou pendant l’accouchement. Ces effets sont liés soit au médicament en lui-même, soit à la privation du médicament (syndrome de sevrage).
  • Les effets à distance de la naissance, diagnostiqués après la naissance. Par exemple : des troubles cognitifs, des troubles du comportement, des troubles survenant à la seconde génération, etc). Ce risque concerne toute la grossesse (quel que soit le trimestre).

Des pictogrammes d’avertissement « femme enceinte » figurent sur les boîtes de médicaments potentiellement toxiques pendant la grossesse depuis 2017 (arrêté publié le 5 mai 2017). Il existe deux modèles de pictogramme :

 

  • un pictogramme « danger » (panneau rectangulaire), qui signale aux patientes que le médicament doit être utilisé uniquement s’il n’y a pas d’alternatives. 

 

pictogramme danger médicament grossesse

pictogramme danger médicament grossesse
© Source 2 : ministère des Solidarités et de la Santé

 

  • un pictogramme « interdit » (panneau rond), qui signale aux patientes que le médicament ne doit pas être utilisé.

 

interdiction médicament grossesse

interdiction médicament grossesse
© Source 2 : ministère des Solidarités et de la Santé

En fonction du type de médicament concerné, le pictogramme mentionne :

 

  • XXXX : le nom du médicament ou la formule « ce médicament »
  • les personnes concernées :
    – l’adolescente ou la femme en âge de procréer, et sans contraception efficace,
    – la femme enceinte, durant tout la période de la grossesse, ou durant une période de la grossesse précisée sur la boîte du médicament.

Si vous êtes soumise à un traitement chronique (pour l’ acné, l’ asthme, etc), ne décidez pas seule d’arrêter un traitement en cours ou de modifier les doses prescrites pendant votre grossesse. Vous pourriez perdre les bénéfices dudit traitement, ou vos symptômes pourraient réapparaître, mettant en danger votre santé et celle de votre bébé. Informez votre médecin dès que possible : lui-seul pourra évaluer la possibilité de poursuivre, de modifier ou d’arrêter ce traitement.

Mal au dos, au cou, à la tête… Les douleurs peuvent être nombreuses pendant la grossesse. Les solutions :

 

  • L’antalgique qui présente le moins de risque pendant la grossesse reste le paracétamol. « Cependant il doit être utilisé à la dose efficace la plus faible, pendant la durée la plus courte possible et à la fréquence la plus réduite possible », précise l’ANSM (source 1).
  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), notamment ceux vendus sans ordonnance comme le diclofénac, l’ibuprofène, le kétoprofène, sont déconseillés dès le début de la grossesse, à moins qu’un médecin les juge strictement nécessaires. Ils pourraient légèrement augmenter le risque de fausses-couches, de malformations au niveau du cœur et de la paroi abdominale. Le risque serait plus important si la dose et la durée du traitement sont importantes. Ils sont contre-indiqués à partir du 6e mois de grossesse. L’Agence nationale de sécurité du médicament alerte régulièrement sur le risque d’atteintes rénales et cardio-pulmonaires pour le bébé, dès la première prise du médicament (dernière mise à jour en septembre 2020). Les comprimés et les forme injectables sont concernées par cette contre-indication, mais aussi les pommades, les gels, les suppositoires et les collyres.
  • L’aspirine, qui est aussi un AINS, dispose toutefois d’une semi-dérogation : elle reste déconseillée pendant toute la grossesse, mais son utilisation est possible pour une posologie inférieure à 100 mg par jour.

 

Astuce pour soulager un lumbago ou un torticolis : le patch chauffant.

Comment soigner un rhume ou une toux pendant la grossesse ?

On peut être victime d’un virus respiratoire, à l’origine d’un rhume, d’une pharyngite ou d’une bronchite.

Les médicaments vasoconstricteurs qui débouchent le nez, qu’ils soient sous forme de comprimés (Actifed rhume, Dolirhume…) ou de pulvérisations orales, sont déconseillés, voire contre-indiqués pendant la grossesse.

Les médicaments antitussifs, dérivés de la codéine, sont également à éviter.

Les solutions :

 

  • Le lavage de nez avec des produits à base d’eau de mer (Fluimer, Physiomer) ou d’eau de Luchon soufrée (RhinoTherm).
  • Y associer une goutte d’huile essentielle d’eucalyptus radié pour dégager le nez et une huile essentielle de ravintsara pour booster les défenses immunitaires. Toutefois, pas d’automédication sans avis du pharmacien : les huiles essentielles sont généralement à éviter chez la femme enceinte. Certaines peuvent être utilisées ponctuellement, toujours après avis médical.
  • Autre option : un comprimé homéopathique Coryzalia (Boiron) à sucer toutes les heures pour le rhume ou Mercurius solubilis pour le mal de gorge.

 

Quels médicaments contre les maux digestifs pendant la grossesse ?

Nausées, régurgitations, transit paresseux sont fréquents.

Les solutions :

 

  • Les granules homéopathiques Sepia 9 CH (5 au matin et au coucher) apaisent les nausées matinales, Cocculus 9 CH (5 granules au coup par coup) celles qui s’accompagnent de vertiges ou de fatigue.
  • Contre les remontées acides, on peut prendre du bicarbonate seul : 1 c. à c. dans un verre d’eau, ou associé à un gélifiant (Gaviscon).
  • Contre la constipation, des médicaments à base de mucilages de lest (Normacol, Transilane ou Infibran), ou des laxatifs osmotiques (Sorbitol).
  • En cas de gastro avec diarrhées, seule l’argile est autorisée (Smecta).

Comment soulager les problèmes veineux pendant la grossesse ?

A cause de l’afflux d’hormones et des kilos de la grossesse, le retour veineux est ralenti.

La paroi des lacs veineux qui forment les hémorroïdes est plus fragile, et soumise à de plus fortes pressions.

Les solutions :

 

  • Pour faciliter les circulations veineuse et lymphatique, on choisit des crèmes ou des gels décongestionnants « à effet glaçon » (Rap Phyto gel d’Iprad) et/ou des gélules de vigne rouge ou de petit houx (Elusanes circulation, Naturactive).
  • Plus efficaces, les bas de compression « maternité » (Sigvaris ou Veinostim).
  • En cas de crise hémorroïdaire, crème mucoprotectrice et lubrifiante (Titanoréine). L’associer à une cure de veinotonique (Ginkor fort).

Comment soulager les troubles du sommeil pendant la grossesse ?

La grossesse peut rendre irritable et, durant le dernier trimestre, le sommeil est parfois difficile.

Les solutions :

 

Pas de somnifères, mais des antistress naturels, comme les protéines de lait (Sériane stress), les tisanes de camomille et/ou de tilleul, ou les huiles essentielles : une goutte de petit grain bigaradier et une d’ylang-ylang à appliquer sur le sternum et à l’intérieur des poignets dès que pointe l’angoisse.

  • Si le sommeil est fragmenté, les tisanes de valériane et l’huile essentielle de lavande vraie, à vaporiser sur l’oreiller, sont plus appropriées.

santemag

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